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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Jersey, 18 octobre 1854, mercredi midi

Je profite de ce petit rayon de soleil, mon cher petit homme, pour t’envoyer un petit bonjour chargé d’amour et de baisers. Il semble qu’il fasse plus clair et plus lumineux dans le cœur et dans l’âme quand le soleil sourit. Tout à l’heure j’étais affaissée sous le mal de tête, la tristesse et l’ennui pendant qu’il pleuvait. Je pensais que je t’avais à peine vu hier et que nous n’avions même pas pu échanger une tendresse. Maintenant je comprends tout ce qu’il y a de doux et d’ineffablementa tendre et charmant à toi à venir par tous les temps les plus hideux et malgré tes sublimes préoccupationsb. Aussi je t’en remercie avec reconnaissance et je tâche d’être joyeuse et heureuse autant que le mérite ton adorable dévouement pour moi. Maintenant j’ajoute que vous m’avez inoculé votre rhume de cerveau, et que je suis en train de le développer avec force moucherie.
Dites donc, vous, est-ce que c’est pour les forcer à faire des petits que vous laissezc couver mes restitus dans un coin ? (il y a des coins) Moi je crains au contraire qu’ils ne se dévorent et que vous n’en retrouviez pas même les queues. Du reste cela vous regarde. Ce qui me regarde c’est que je voudrais bien vous voir un peu plus de temps aujourd’hui qu’hier et que vous soyez un peu moins enduieux si c’est possible.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16375, f. 345-346
Transcription de Chantal Brière

a) « inéffablement ».
b) « préocupations ».
c) « laisser ».

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