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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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8 mai 1854

Jersey, 8 mai 1854, lundi après-midi, 2 h.

J’ai bien autre chose à faire de plus utile et de plus amusant, ma foi, que de vous gribouiller une restitus sans rime ni raison quand vous attendez après votre copir. Si je n’avais pas craint que vous ne poussiez l’abus de la galanterie jusqu’à paraître regretter mes pauvres petites pattes de mouches échappées, je vous aurais supprimé cette insipide élucubration aujourd’hui. Du reste je m’épêche, je m’épêche de la bâcler pour arriver plus vite à vous. Car ainsi que le dit un grand brahmine : « les lignes droites sont le plus court chemin ». À propos de lignes permettez-moi de pêcher un compliment sur l’heureuse idée que j’ai euea hier en vous envoyant neuf petits gâteaux tout chauds pour faire foisonner votre Balthazar. Non seulement je me les suis ôtés de la bouche mais encore de la gueule du citoyen Durand. Si ce trait de bravoure et de patriotisme ne touche pas votre gueulardise, je renonce à toute espèce de vertu et je fais serment d’avaler à moi seule toutes les brioches que je rencontrerai sur mon passage. Ah ! ça, est-ce que vous croyez que je peux sortir et copir tout à la fois ? Vous en êtes très capable mais je m’en bats l’œil et je mitonne mon lumbago à mon aise. D’ailleurs la promenade n’est pas ce que j’aime mais c’est Toto à Boustrapa. Sur ce je vous tire ma restitus et je vous la souhaite bonne et heureuse.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16375, f. 176-177
Transcription de Chantal Brière

a) « eu ».

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