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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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29 novembre [1846], dimanche après-midi, 1 h.

Cher bien aimé, que fais-tu de ce vilain temps froid et noir ? Quant à moi je suis toute reguerlie [1] ; pour me réchauffer je pense à vous et je vous aime de toutes mes forces. Je suis bien sûre que vous n’usez pas du même moyen, vous. Le no 34 pourrait m’en dire des bonnes nouvelles. Que je vous y attrapea, vieux scélérat et vous verrez de quels cottrets je me chauffe. En attendant, je souhaite que la peste, la fièvre quartaine et le choléra le plus morbus viennent en aide à Alphonsine et à son chevalier servant le duc d’A…… Voilà ce que je leur souhaite pour leurs étrennes. Quant à vous, je vous souhaite de m’aimer toujours, et de plus en plus, dans l’intérêt de vos précieux jours, parce que je suis très décidée à me servir de mon grand couteau dans le cas contraire. Voilà mon genre. J’ai écrit à M. Lanvin pour M. Pradier. J’ai écrit à Jourdain pour MES DEUX fauteuils. Mais dans tous les cas je les ferai faire parce que :
quatre à quatre à la charrue
quand on donne, on ne reprend plus.

Vous m’avez donné mes deux fauteuils pour mes étrennes et j’y tiens comme à tout ce que vous me DONNEZ. Baisez-moi et recevez tous mes remerciements pour votre double générosité. Grâce à vous j’aurai deux charmants fauteuils.

Juliette

Collection particulière – Catalogue Autographes des Siècles (décembre 2015)
Transcription de Jean-Marc Gomis

Notes

[1Reguerlie : vieux mot paysan signifiant « ridée, ratatinée ».

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