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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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11 mars 1854

Jersey, 11 mars 1854, samedi soir, 5 h.

Mon cœur ne sait à quoi entendre, mon cher petit taquin, je souffre de l’âme et les larmes me montent aux yeux. Je n’ai plus de courage et je voudrais être morte au moins pendant le temps de ton absence. Il me semble que si tu avais dû ne pas partir lundi, tu serais venu tout de suite m’apprendre cette heureuse nouvelle ? Et d’un autre côté, il me paraît bien injuste si tu dois t’en aller de donner si peu de temps à ma tristesse et à [mon] ennui. Tout cela, mon adoré ne m’empêche pas de voir que le soleil reluit et que le temps promet d’être beau lundi ! J’espère qu’il ne se démentira pas d’ici là et que tu feras cette traversée dans les meilleurs conditions atmosphériques. En attendant je fais force de voile et de rames pour t’avoir des chaussettes pareilles à ta bonne douzaine. Jusqu’à présent il n’en reste que neuf paires qu’on veut vendre 2 [ ?] chaque paire, les mêmes que j’ai payées [1 ?16] il y a six mois. Ce que voyant, j’ai cherché la facture des susdites et je compte l’envoyer par Suzanne dès qu’elle reviendra de chez toi. Voilà, mon cher petit Toto, les fiches U de consolation que j’ai, y compris les rats de mon affreuse servarde.
Il est bien entendu, mon cher petit homme, que si ce congrès socialiste dure plus de huit jours j’irai te rejoindre à Londres. Si je ne comptais pas sur cette promesse sacrée entre toutes je ne consentirais pas à rester ici huit jours seule.

BnF, Mss, NAF 16375, f. 95-96
Transcription de Chantal Brière

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