Université de Rouen
Cérédi - Centre d'étude et de recherche Editer-Interpréter
IRIHS - Institut de Rechercher Interdisciplinaire Homme Société
Université Paris-Sorbonne
CELLF
Obvil

Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1860 > Février > 9

Guernesey, 9 février 1860, jeudi, 8 h. du m[atin]

Bonjour, mon doux, mon grand, mon bon, mon ineffable cher bien-aimé. Bonjour. Que Dieu te garde de toutes souffrances morales et physiquesa.
J’espère que tu as passé une bonne nuit et qu’il n’est plus du tout question de torticolis ni de rien de fâcheux ou de mauvais. C’est bien le moins que tu aies la santé, mon cher adoré, en compensation de ton dévouement à l’humanité et à ta famille. J’espère aussi que cet interminable hiver va bientôt finir et que tu pourras aller et venir, marcher, rêver au grand air et au soleil. En attendant je ne suis pas autrement fâchée que la maison du CRIME ne me convienne pas. J’avoue qu’en cherchant une autre maison que celle-ci, c’est en priant Dieu tout bas de ne pas m’en faire trouver car rien ne pourrait me consoler de la perte de la vue de ta chère maison et de l’éloignement de ton voisinage immédiat, fût-ce le palais de la VERTU complète de tous les agréments intérieurs et extérieurs. La question pour moi n’est pas d’avoir des pierres et du plâtre à MOI en toute PROPRIÉTÉ mais d’avoir le plus possible une ombre de bonheur jusqu’à mon dernier jour. Je n’ai pas d’autre ambition et voilà pourquoi je désire vivre et mourir le plus près de toi possible.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16381, f. 15
Transcription d’Amandine Chambard assistée de Florence Naugrette

a) « phisiques ».

SPIP | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
(c) 2018 - www.juliettedrouet.org - CÉRÉdI (EA 3229) - Université de Rouen
Tous droits réservés.
Logo Union Europeenne