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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 4 février 1860, samedi matin, 8 h. ½

Bonjour, mon cher bien-aimé, bonjour. Sois béni dans tout ce que tu aimes en ce monde et par tous ceux que tu regrettes dans l’autre. Il fait un temps à souhait, malgré un léger brouillard qui se dissipera bientôta, je l’espère, pour la traversée de ta chère femme. Je voudrais qu’elle fut déjà de retour de son voyage obligé car je sens que son absence va faire un grand vide dans ta famille et dans ton cœur et par contrecoupb dans le mien sympathiquement et parce que je te verrai encore un peu moins le jour que d’habitude. Enfin je tâcherai de te cacher ma tristesse pour ne pas ajouter d’ennui à l’ennui de l’absence de ta femme mais cela me coûtera beaucoup car je n’ai jamais senti plus qu’à présent le besoin de t’aimer au plus près et au plus vif de ta vie. En attendant il faut que je commence dès à présent à ne pas te tourmenter avec mes doléances importunes mon Victor adoré, ma joie, ma vie, mon bonheur. C’est de toute mon âme et du fond de mon cœur que je te bénis et que je te baise avec passion.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16381, f. 10
Transcription d’Amandine Chambard assistée de Florence Naugrette

a) « bien tôt ».
b) « contre coup ».

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