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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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16 juin 1859

Guernesey, 16 juin 1859, mercredi, 7 h. ¼ du m[atin]

Bonjour, mon cher bien-aimé ; bonjour, mon pauvre doux adoré. Je sais que tu es déjà levé et je crains d’être pour quelque chose dans ce défaut de sommeil dont tu dois cependant avoir grand besoin, t’étant couché très tard hier au soir. Je me reproche de t’avoir parlé de la nouvelle algarade de Suzanne ; laquelle, si elle n’est pas une méchante et sournoise préméditation pour se donner à elle-même le prétexte de ne pas revenir, aura la même solution que toutes les autres, c’est-à-dire une sorte de réconciliation tacite jusqu’au prochain vertigo, qui se font de moins en moins attendre. Quant à moi, mon cher bien-aimé, je me rends la justice que je n’avais en rien provoqué la mauvaise humeur ni la violence de cette stupide créature et je te le jurerais par les choses les plus sacrées si ces désagréments domestiques en valaient la peine. Tout ce que je peux dire, c’est que ces secousses réitérées me font beaucoup de mal et que je peux de moins en moins les supporter. Je n’en conclus rien et pour cause. Mais le jour où je pourrai vivre tranquille sera un grand soulagement pour moi. En attendant, je t’aime de toute mon âme.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16380, f. 143
Transcription de Mélanie Leclère assistée de Florence Naugrette

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