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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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17 mai 1859

Guernesey, 17 mai 1859, mardi matin, 8 h.

Bonjour, mon cher adoré bien-aimé ; bonjour, je t’aime. Et toi ? Si j’en juge d’après ton ineffable bonté et toute ta généreuse conduite envers moi, tu dois m’aimer bien tendrement, mon divin bien-aimé ; peut-être est-ce le contraire ; peut-être es-tu d’autant plus doux, plus adorable, bon pour moi, que tu m’aimes moins de ce bon et vrai amour qui est l’âme de l’âme. Je me dis cela souvent, mon pauvre bien-aimé, avec une secrète et douloureuse inquiétude d’autrefois. Je me rassure en sentant combien je t’aime et combien il me paraît impossible que ton cœur ne soit pas rempli de mon amour pour l’éternité.
Mon Victor, mon bien-aimé, aime-moi comme je t’aime. J’espère que tu as passé une bonne nuit, mon cher petit homme et je souhaite que tu aies de bonnes nouvelles ce matin de tes chers vagabonds de Londres. Demain, il y aura huit jours qu’ils sont partis. Pour peu qu’ils continuent de s’amuser à s’ennuyer encore trois semaines comme celle qui vient de s’écouler, tu vois que nous n’avons que le temps bien juste d’aller à Serk avant leur retour. Quant à moi, je serai prête quand tu voudras ; ma malle consistant en mon bonnet de nuit n’est pas longue à faire. De ton côté, tu auras un bagage presque aussi sommaire, donc nous pouvons partir dès que tu voudras. En attendant, je prépare mon petit festival annuel et je te baise sans frein ni fin.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16380, f. 131
Transcription de Mélanie Leclère assistée de Florence Naugrette

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