8 mai 1859

Guernesey, 8 mai 1859, dimanche matin, 8 h.

Je m’aperçois que tu as déjà ouvert ta fenêtre, mon bien-aimé, ce qui permet à mon bonjour d’entrer tout droit chez toi sans avoir besoin de casser les vitres. J’espère que tu as passé une bonne nuit malgré toutes les émotions
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démon et une insensée à la fois et d’elle l’ange de la lavette et le martyr du torchon. Tant que je croyais n’avoir affaire qu’à une stupide brute entêtée et grossière, je pouvais prendre patience et courage et lutter d’autorité avec son mauvais vouloir, mais à présent que je sais ce qu’elle est pour toi par comparaison de ce que je te parais être, je t’avoue que j’ai hâte de me séparer au plus vite de cet être vertueux qui me fait tant déchoir^a dans ton appréciation et à la première occasion qu’elle m’offrira de la renvoyer, je le ferai avec empressement.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16380, f. 122
Transcription de Mélanie Leclère assistée de Florence Naugrette

a) « décheoir ».