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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 29 avril 1859, vendredi, 5 h. ½ du m[atin]

Bonjour, mon bien-aimé. Bonjour sur tes yeux et dans ton rêve ; sur tes lèvres et dans ton cœur, bonjour. Dors bien, mon cher petit homme, car tu t’es couché tard et tu dois être fatigué. J’espère que ta lecture ne t’aura pas fait mal à la gorge, mon pauvre petit homme si grand, si bon, si doux et si sublime. Je ne te demande pas quel effet a produit cette lecture, même sur le Duverdâtre [1], parce que je le devine et que je sais par moi-même quels éblouissements d’admiration ta divine poésie donne à tous ceux qui la lisent et qui l’entendent. Moi, je me suis donnée cette joie hier au soir, moins grande et moins complète que si c’eut été ta douce voix et non mes mauvais yeux qui m’ait infiltré dans l’esprit ces vers miraculeux. Les hallebardiers de la garde impériale suisse ne pouvant plus prendre de plaisir à rien après cette lecture, je me suis couchée puisque je savais n’avoir pas l’espoir de te revoir. Aussi, je me suis levée à 5 h. et j’ai déjà tous mes bibelots à l’air. Et à ce propos, je te demanderai si tu as pu mettre ma fameuse lampe à ton point et si elle a bien fonctionné. Tu me diras cela tantôt. En attendant, je BRÛLE pour vous, et sans fumer et sans fumée.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16380, f. 113
Transcription de Mélanie Leclère assistée de Florence Naugrette

Notes

[1Duverdier.

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