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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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6 mai [1844], lundi soir, 5 h. ½

Depuis ce matin, mon adoré, je viens de m’asseoir seulement à présent pour t’écrire. J’ai eu le courage de ne pas te désirer pendant le temps de l’affreuse poussière. Mais depuis j’aurais donné tout au monde pour voir ta ravissante petite figure, pour pouvoir inonder mon cœur de ton sourire, pour remplir mes yeux d’admiration et d’adoration, pour t’embrasser de toute mon âme et tu n’es pas encore venu. Je suis tout prêt d’être triste. Je me retiens le plus que je peux dans l’espoir que tu vas bientôt venir. Tâche de récompenser mon courage en venant bien vite, mon cher amour, et tu seras béni. Clairette est à l’Hôtel de Ville. De là elle ira chez son père lui porter les noms et les adresses des examinateurs [1]. C’est Eulalie qui l’a conduite, aucun Lanvin ne s’étant présenté. Du reste, elle a emporté de l’ouvrage : un mouchoir à me broder. Il paraît que cela se fait. Je voudrais qu’elles soient déjà de retour pour savoir comment tout cela s’est passé et si Claire a trouvé son père. Mais je voudrais encore bien plus te voir, mon Dieu, je ne veux même que cela et c’est ce que tu t’empresseras le moins de me donner. Taisez-vous, vous êtes une bête féroce.

Juliette

Médiathèque de Fougères, Ms 103
Transcription de Florence Naugrette

Notes

[1Claire Pradier passe l’examen pour devenir institutrice.

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