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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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7 avril 1844

7 avril, dimanche matin, 9 h.

Bonjour, bien-aimé, bonjour, bien adoré, bonjour, je t’aime. Tu n’es pas venu profiter des draps blancs et de la bellea Juju propre parce que vous êtes une bête et que vous ne savez pas faire les choses comme il faut. Voilà la vérité et je vous la dis le jour de Pâques pour que vous en soyez bien convaincu. Tu es mon Toto ravissant, voilà ce que tu es. Je t’aime de toute mon âme, voilà qui est bien bien vrai. Tu le sais bien, n’est-ce pas, mon Toto ?
Je voudrais bien te voir tout de suite pour mon œuf de Pâques, je trouverais cette surprise la plus ravissante que tu puissesb me faire et la seule que je désire. Tâche de venir, mon Toto bien-aimé, tu me rendras bien heureuse.
Clairette s’habille pour aller à la grand’messe et moi, je me dépêche pour la faire déjeuner auparavant qu’elle n’y aille parce que cela finira trop tard pour son estomac. Sois tranquille, va, elle te fera un beau sachet plus beau que le mien encore parce qu’elle se perfectionne de jour en jour. Cocotte aussi se perfectionne de jour en jour dans sa braillarderie. Je n’ai jamais vue une petite bête plus charmante et plus insupportable. Décidément, je la donne et redonne à Dédé. Elle en fera ce qu’elle voudra. Quant à moi, je ne peux plus y tenir. C’est à peine si je peux trouver assez de tympan pour entendre les cris de la Suzanne. Quel charivari !

Juliette

BnF, Mss, NAF 16355, f. 23-24
Transcription de Mylène Attisme assistée de Florence Naugrette

a) Souligné de trois traits.
b) « puisse ».

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