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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 16 décembre [18]77, dimanche matin, 10 h. ½

Cher bien-aimé, je ne veux pas laisser tomber en désuétude les douces prérogatives que ton amour m’a conférées autrefois. C’est pourquoi j’ai réclamé ma part de la lettre de notre chère petite Jeanne pour la vie de laquelle j’ai combattu quand elle était menacée, trouvant juste, d’ailleursa puisque j’avais eu ce douloureux honneur, d’être aussi à l’honneur de partager avec toi, maintenant, toutes les joies émanant de cette chère et illustre petite bien-aimée. J’ai le courage de mes exigences et je les revendiquerai tant que le cœur me battra, c’est-à-dire tant que tu voudras bien y consentir. Il paraît à peu près certain, d’après la chronique de l’antichambre, que Mme Lockroy part demain chercher la pauvre petite proscrite de la scarlatine. Nous aurons donc le bonheur de la voir d’ici à très peu de jours. Quand je dis nous je veux dire toi car il n’est pas probable que j’oserai pousser l’indiscrétion jusqu’à demander à la voir chez Mme Ménard. Mais la pensée qu’elle est près de nous, que tu peux l’embrasser tous les jours autant que tu voudras, suffit à me rendre bien heureuse. Je crois que j’entends ton pas… non, ce n’est pas toi. Mais, comme tu ne peux tarder à revenir, je tiens haut mon cœur et mon âme pour te recevoir avec toutes les fanfares de mon amour.

BnF, Mss, NAF 16398, f. 340
Transcription de Guy Rosa

a) « d’ailleurs, que, […] ».

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