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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1835 > BnF, Mss, NAF 16324, f. 65-66

Samedi après-midi, 3 h.

Je ne sais pas avec quel fuseau ni quelle main je me suis percée, mais ce qu’il y a de sûr, c’est que je viens de dormir autant et plus que la belle au bois dormant, de soporifique mémoire. Je me réveille seulement à présent, et sans le secours d’aucun prince amoureux. Le premier usage que je fais de mon libre arbitre est de vous écrire, comme mon premier besoin a été de vous aimer.
Tu as été bien attrapé ce matin avec tes idées de sagesse et d’abstinence. Quanta à moi, j’y ai gagné du bonheur et un copieux déjeuner. Par le temps qu’il fait, ce n’est pas à dédaigner et je suis prête à recommencer la partie, quand bien même le dîner ne se trouverait pas au bout. Je trouve la chaleur qu’il fait en ce moment stupide, absurde, atroce. Ce soleil est d’un ridicule achevé.
Je pensais en avoir fini avec les coliques, mais voici qu’elles se remontrent à l’horizon, c’est pourquoi je prends la liberté de te quitter pour un moment, après t’avoir embrassé des millions de milliards de fois sur ta jolie bouche.

Juliette

[Adresse :] :
À mon cher Toto

BnF, Mss, NAF 16324, f. 65-66
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

a) « quand ».

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