Université de Rouen
Cérédi - Centre d'étude et de recherche Editer-Interpréter
IRIHS - Institut de Rechercher Interdisciplinaire Homme Société
Université Paris-Sorbonne
CELLF
Obvil

Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1859 > Janvier > 25

Guernesey, 25 janvier 1859, mardi soir, 7 h. ½.

Ce n’est pas un bonjour que mon cœur t’envoie, mon cher adoré ; c’est un petit bonsoir plus chargé d’amour et de tendresse qu’il n’est gros. J’étais si patraque ce matin après l’horrible nuit que je venais de passer, qu’il m’aurait été impossible de mettre un baiser devant l’autre. Mais ce soir je me sens plus gaillarde et capable de TOUT pour vous le prouver. Aussi, malgré lesa simagrées habituelles de mon mauvais estomac, je me délecte dans ma chère petite restitus à deux mains trois cœurs. Ce qui n’empêche pas le vent et la pluie de faire rage sur mes vitres et l’eau d’entrer par rafalesb jusque sur la table où je t’écris. Mais j’ai retiré tous tes papiers et je m’en vais calfeutrer toutes les ouvertures avec des chiffons. Tout cela n’est pas plus jolic à raconter qu’à voir et j’aurais mieux fait de le garder pour moi seule, d’autant plus que si je voulais te raconter tout mon cœur, cela n’en finirait pas. Je t’aime en sept lettres et je t’adore de toute éternité.

BnF, Mss, NAF 16380, f. 22
Transcription de Mélanie Leclère assistée de Florence Naugrette

a) « le ».
b) « raffales ».
c) « jolie ».

SPIP | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
(c) 2018 - www.juliettedrouet.org - CÉRÉdI (EA 3229) - Université de Rouen
Tous droits réservés.
Logo Union Europeenne