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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 11 janvier 1859, mardi matin, 8 h. ¾

Bonjour, mon cher petit homme, bonjour, je t’aime. Tu verras par l’heure de ce gribouillis de combien les jours ont déjà grandia le matin tant ma vie est régulière et monotone. Du reste, je ne m’en plains pas, au contraire, car je me sens moins que jamais [avoir  ?] de tumulte et de dégingandage domestiques. Ce qui me permet de remarquer que tu n’es guère pressé de me donner de la copire depuis l’active collaboration de ta femme. Je le regrette sans oser insister pour le partage de cette douce besogne que je m’étais habituée à considérer comme à moi toute seule depuis vingt-six ans. Mais maintenant que je vois que je ne suis plus que la cinquième plume de votre aile ou la cinquième roue de votre carrosse poétique, je renfonce honteusement mon activité et je me résigne tant bien que mal à mon humiliante inutilité. Contente si d’ailleurs vous vous trouvez bien et heureux de ce nouvel [illis.] oui, mon bien-aimé, je serai toujours contente de tout ce qui pourra satisfaire ton cœur et ton esprit, mon bonheur tout entier dût-il en faire tous les frais, pourvu que je conserve le droit de t’aimer toujours cela me suffit. Ainsi ne t’impose aucune gêne pour moi, si je suis encore dans ce monde, ce n’est que pour t’aimer et pour t’obéir.

BnF, Mss, NAF 16380, f. 11
Transcription de Mélanie Leclère assistée de Florence Naugrette

a) « grandis ».

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