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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 6 janvier 1859, jeudi matin, 10 h.

Bonjour, mon cher petit homme, bonjour tout en l’air et tout à l’air car ma défroque d’hier se promène de tous les côtés et mes quatre fenêtres sont ouvertes. Je profite de la belle matinée sans brouillard pour faire prendre l’air à mon logis en même temps que je plonge un œil curieux dans votre lucoot pour voir si vous êtes réveillé. Jusqu’à présent je ne vois rien que la doublure de votre tenture et je m’en contente dans l’espoir que vous aurez passé une bonne nuit. Du reste, voilà un temps à souhait pour toi, mon cher bien-aimé, qui a besoin de marcher en travaillant. Quant à moi, j’espère que j’en profiterai à ma façon en gribouillant tout à l’heure à plume et à cœur joie. Après le bonheur d’être avec toi, c’est ce que j’aime le mieux. Ta pensée écrite me tient lieu de la création toute entière. Avec elle, je n’ai besoin de rien ni de personne que toi. D’autres te le diront mieux et plus clairement que moi, mais personne ne te le dira avec autant de tendresse et de sincérité. En attendant que tu viennes t’en assurer, je te baise de l’âme.

BnF, Mss, NAF 16380, f. 6
Transcription de Mélanie Leclère assistée de Florence Naugrette

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