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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 18 juillet 1860, mercredi matin, 7 h.

Bonjour, mon cher bien-aimé, bonjour, toutes voiles dehors, cœur et âme aussi. Comment vas-tu ce matin ? J’ai vu en me levant que tu avais déjà ouvert tes fenêtres ce qui, j’espère, est un bon signe. Quant à moi, je me suis levée avant six heures après une très bonne nuit dont je me vante. Le temps paraît devoir être très beau aujourd’hui ce que je tiens à constater pour la rareté du fait et pour ne pas désorienter ma RESTITUS qui ne saurait plus où elle en est si elle n’avait plus son petit Dada habituel qui va au petit trop de la pluie au beau temps et réciproquement du beau temps à la pluie en s’arrêtant aux relais de froid, vent, tempête et autres LIEUX COMMUNS sans arriver jamais à l’étage ESPRIT. A l’impossible nul n’est tenu. Tout ce que je peux faire c’est de vous aimer à tire d’âme et je le fais en conscience je vous assure.
Je suis très contente que tu aies pu négocier mon stupide marché [1], mon cher petit homme, reste à savoir maintenant si le susdit brocanteur Marquand tiendra sa parole car il est sujet à caution en affaires. Quant à moi je ne ferai aucune observation puisque cela te déplaît, en supposant que son caprice se produise encore cette fois. Telle est ma lâcheté que je préfère garder un silence à garant (1) que de protester en temps utile contre des choses qui m’ennuient plutôt que de te DESOBEIR un tant soita peu. Si cela n’est pas bien courageux c’est toujours très tendre et c’est pour cela que je le fais, parce que je vous adore.

Juliette

(1) ET COUPABLE
n. d. t. [2]

BnF, Mss, NAF 16381, f. 188
Transcription d’Amandine Chambard assistée de Florence Naugrette

a) « soi ».

Notes

[1La veille, Juliette se plaint auprès de Hugo d’avoir dépensé « quinze francs de calamités » au marché avec M. Marquand.

[2Abréviation pour « note du traducteur ».

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