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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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20 juin 1872

Paris, 20 juin [18]72, jeudi soir, 5 h.

Les nouvelles que j’ai eues de toi ce matin, mon cher bien-aimé, m’ont tenu lieu de courage et de santé. Sans elles je ne sais pas comment j’aurais fait pour achever cette triste et lourde journée qui me semble chargée des chaudes larmes de tous ceux qui souffrent, qui regrettent et qui désespèrent. Grâce à toi j’ai pu remercier Dieu et le bénir et j’essaie de te sourire en ce moment. Et puis je sens que l’heure approche où tu vas venir et cette pensée me fait oublier toutes mes douleurs et toutes mes misères [1]. Je crois, mon cher bien-aimé, que je dois un mot de remerciement à Paul de Saint-Victor pour le don gracieux de son livre. Si tu ne le penses pas, je retire ce j’ai dit, trop heureuse de n’avoir pas à t’ennuyer de ma correspondance publique ou privée. Quant à Dulac, je suis sûre que nous sommes dans notre tort en ne lui ayant pas encore accusé réception de son second cadeau de vin. Maintenant que je t’ai fait souvenir de ce brave et excellent ami, je me considère comme quitte envers lui, sinon au point de vue de la politesse de convention, à celui de la cordialité la plus affectueuse. Tâche de venir un peu de bonne heure, mon grand bien-aimé, car j’ai bien besoin de verser dans ton cœur le beaucoup trop plein du mien.

BnF, Mss, NAF 16393, f. 176
Transcription de Guy Rosa

Notes

[1Le lendemain est l’anniversaire de la mort de sa fille Claire, survenue le 21 juin 1846.

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