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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey 18a avril [18]70, lundi matin, 6 h.

Je t’aime, c’est mon bonjour immuable. Comment as-tu passé la nuit ? C’est la première question que formule ma pensée en m’éveillant. Puis ma journée commence et je tourne la manivelle du ménage tout en continuant de t’aimer depuis le matin jusqu’au soir et jusque dans mes rêves. J’espère que ta nuit ne s’est pas ressentie de ta vivacité d’hier. Je crains toujours pour toi que tu ne finissesb par te faire mal. Quant à moi, tu n’as pas besoin, tu le sais, d’aucune intimidation pour me faire faire ce que tu désiresc, même quand je ne le comprends pas aussi bien que toi. Te complaire étant ma seule loi et mon seul besoin. Tout ce que je te demande en échange c’est de ménager ta santé qui est ma vie et de tâcher d’être heureux pour que j’aie le reflet de ton bonheur. Quant à Mme Chenay, elle est suffisamment avertie maintenant. Tu n’as donc plus rien à craindre, pas plus de son côté que du mien, Petit Georges peut venir quand il voudra, mon cœur et mes bras lui sont ouverts d’avance et je t’adore.

BnF, Mss, NAF 16391, f. 109

Transcription de Jean-Christophe Héricher assisté de Florence Naugrette


a) « 9 » corrigé.
b) « finisse ».
c) « désire ».

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