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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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23 octobre [1836], dimanche après-midi, 3 h. ¼

Je n’ai encore vu personne, mon chéri. J’ai fait toutes mes affaires et la blanchisseuse que je n’attendais pas est venue, de sorte que j’ai été forcée de la faire payer par la bonne. Si je vous dis toutes ces choses, c’est pour vous obéir en cela comme en tout.
Je vous aime mon cher petit Toto chéri, je vous aime, vous êtes mon tout cum toto.
Quel dommage que nous ne soyons pas à courir les champs – de ce beau temps-ci. Comme il ferait beau à l’heure qu’il est dans la cathédrale d’Auvers. Je ne vous dis pas cela pour vous fâcher, mais seulement pour vous dire qu’il est très fâcheux que nous soyons tous les deux dans la plus profonde misère.
Je vous aime mon TOTO. Je le dis tout haut, tant pis. J’aime Toto, vive la garde nationale… son auguste famille.
Je compte vous revoir très tôt, car j’espère qu’en me laissant la clef de la maison vous n’avez pas pris celle des champs.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16328, f. 66-67
Transcription de Claudia Cardona assistée de Florence Naugrette


23 octobre [1836], dimanche soir, 4 h ¾

Encore personne, tu vois mon cher petit bijou que mes pratiques ne se pressent pas d’accourir. Au reste je les en remercie, c’est plus de temps que je reste avec ta pensée toute seule.
Tout ceci aboutit à vous dire que je vous aime. Je voudrais bien savoir ce que vous faites de toutes les belles journées qui viennent de s’écouler et à quoi vous les avez employées ? Je ne sais pas, mais il me semble que ma girouette est à la jalousie. Prenez-y garde mon petit Toto, car si jamais je découvrais votre trahison, je vous mettrais à même de chanter à la Chapelle Sixtine, ce qui vaudrait encore mieux que doubler M. HENRI dans les rôles de poisson [1].
En attendant que mon couteau soit raiguisé, je vous embrasse avec toutes sortes de civilités.

BnF, Mss, NAF 16328, f. 68-69
Transcription de Claudia Cardona assistée de Florence Naugrette

Notes

[1À élucider.

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