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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 10 septembre 1860, lundi soir, 7 h. ¾

Cher adoré, ce ne sera ni la faute de mon cœur ni celle de mon ardent désir à te satisfaire si tu n’as pas ma pauvre petite restitus toute entière ce soir. Ce serait la FAUTE de ceux ou de celui qui viendrait ou viendraient ce soir avant que je l’ai finie. Du reste, mon cher adoré, je voudrais faire passer dans ton âme une entière et pleine sincérité sur l’état de mon cœur ; je n’ose pas dire de mon esprit, car je crois que quelques mouches noires l’ont un peu piqué ces temps-ci. Mais cela ne touche pas au cœur et n’y touchera jamais. En attendant, je voudrais que tu n’attachasses aucune importance à ces lubies de mauvaiseté qui me prennent trop souvent depuis quelques semaines. Si tu n’y prenais pas garde elles se passeraient d’elles-mêmes et beaucoup plus vite. Malheureusement ta bonté et ta générosité naturelles s’en préoccupenta trop. De là l’intensité de ces petits troubles nerveux qui ne seraient rien, je te le répète, si tu n’y prenais pas garde. Je t’en prie, je t’en supplie mon cher adoré, laisse-moi être morose à de certains moments et ne t’en inquiète pas autrement car je ne t’ai jamais plus aimé qu’à présent et je suis très heureuse et je te bénis et je remercie Dieu à tous les instants de ma vie de m’avoir donnéeb à toi.

BnF, Mss, NAF 16381, f. 238
Transcription d’Amandine Chambard assistée de Florence Naugrette

a) « préocupent ».
b) « donné ».

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