Guernesey, 14 juillet [18]68, mardi matin, 7 h.
En l’honneur de la prise de la Bastille, j’arbore ma plus grande restitusa et je hisse toutes les flammes de mon amour au plus haut de cette date glorieuse. Nous serons seuls dans cette île ce soir qui la fêterons et elle ne s’en plaindra pas car tu es le total sublime de tout ce qu’elle a fait de grand, de bon, de généreux, d’humain et de divin. Je n’ai pas la prétention de l’expliquer à toi-même. Ma pauvre petite jugeoteb n’y suffirait pas ; mais j’ai celle de t’aimer à moi toute seule autant et plus que tout le monde réuni. Là-dessus je n’ai aucune modestie, AU CONTRAIRE, donc pas [illis.] ce soir. Pour ma part, je ne le regrette pas, ni lui, ni rien, ni personne. Pourvu que je t’aie je suis heureuse, heureuse, heureuse.
BnF, Mss, NAF 16389, f. 195
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette
a) En effet, le format de la lettre est plus grand qu’habituellement.
b) « ma pauvre petite jugeote ».