Université de Rouen
Cérédi - Centre d'étude et de recherche Editer-Interpréter
IRIHS - Institut de Rechercher Interdisciplinaire Homme Société
Université Paris-Sorbonne
CELLF
Obvil

Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1868 > Juillet > 10

Guernesey, 10 juillet [18]68, vendredi, 6 h. ¾ du m[atin]

Je me dépêche de te dire que j’ai passé une très bonne nuit, mon grand adoré, pour décharger au plus vite mon cœur de son trop plein d’admiration depuis que je lis le livre olympien que nous collationnons Mme Chenay et moi [1]. La grande page que tu nous as lue hier à propos de Gustave Flourens [2] s’y ajoutant, mon cœur déborde et j’ai besoin de la répandre à tes pieds. Mon admiration croissante devient de l’adoration éperdue comme si je voyais Dieu face à face. Jamais tu n’as été plus beau, plus grand, plus doux, plus terrible, plus généreux et plus sublime que maintenant. Ton génie apparaît dans une transfiguration divine qui électrise et sanctifie les âmes qui le contemplent. Si nous étions seuls tous les deux comme autrefois, je baiserais tes pieds dans l’extase au lieu de t’écrire cet informe gribouillis qui rend mal ce que je sens si bien.

BnF, Mss, NAF 16389, f. 191
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

Notes

[1Juliette Drouet évoque l’Homme qui rit, roman de Victor Hugo que Julie Chenay copie et que Juliette Drouet lit.

[2Le 9 juillet 1868, Victor Hugo écrit au journal L’Indépendance hellénique un texte plaidant en faveur de Gustave Flourens emprisonné, qui prendra place dans Actes et Paroles II, pendant l’exil. Il note dans son agenda : « J’ai écrit ce matin une protestation à propos de ce qui arrive en Grèce à M. Gustave Flourens ».

SPIP | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
(c) 2018 - www.juliettedrouet.org - CÉRÉdI (EA 3229) - Université de Rouen
Tous droits réservés.
Logo Union Europeenne