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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 28 décembre 1868, lundi matin, 7 h. ¾

Dors, mon cher bien-aimé, c’est le meilleur remède contre l’affreux rhume auquel tu es en proie. Dors, guéris-toi, souris-moi en rêve et aime-moi pendant que les battements de mon cœur te bercent et que mon âme t’adore. J’espère que tu n’as pas entendu l’horrible tempête de cette nuit malgré le fracas du tonnerre et le remue-ménage de l’ouragan. À trois heures du matin le crescendoa de ce formidable orchestre était à son comble, on eût dit la fin du monde. J’ai peu et mal dormi et beaucoup souffert de mon bras mais je ne m’en plains pas si ta nuit a été bonne et si ton rhume va mieux. Je viens de voir passer tout à l’heure le postmanb pliant sous le poids d’un gros sac tout plein de toi. Quelle activité tu as, mon grand adoré, pour suffire à tant de besognes diversesc ! J’en suis émerveillée et effrayée tout à la fois car je crains toujours que tu ne finissesd par payer trop cher cette force dont tu abuses. Et cependant, malgré mon inquiétude, je te demande ma chère petite lettre d’étrennes à cœur et à âme.

BnF, Mss, NAF 16389, f. 356
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

a) « le crecendo ».
b) « le postmann ».
c) « tant de besogne diverses ».
d) « tu ne finisse ».

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