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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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3 juin 1874

Paris, 3 juin [18]74, mercredi soir, 6 h. ¾

À ton tour d’être morose, mon pauvre grand bien-aimé, mais je ne t’en demande pas le pourquoi, parce que je le sais aussi bien que toi et que j’en suis contristée et humiliée pour tous les deux. Je reconnais au reste que c’est ma faute. Malheureusement, je ne suis plus à temps pour remédier au tort que je me suis fait en abdiquant mon libre arbitre comme je l’ai fait depuis le premier jour où je me suis donnée à toi. Je suis punie par où j’ai péché, c’est ma faute, c’est ma faute, c’est ma très grande faute [1], n’en parlons donc plus. Je viens de chercher la note, non payée, de la dernière fourniture de linge de table. Elle se monte à 222 francs 80. On viendra la toucher demain de midi à 1 heure. Tu pourras en même temps compléter ta commande de gilets, de caleçonsa et de ceintures si cela te convient. Je n’ai pas encore vu une seule plume du fameux coq de bruyère annoncé par Mie. Cependant, par prudence et par économie, j’ai décommandé chez Julien le chaud-froid [2] des grands jours.

BnF, Mss, NAF 16395, f. 98
Transcription de Véronique Heute assistée de Florence Naugrette

a) « calçons ».

Notes

[1« C’est ma faute, c’est ma faute, c’est ma très grande faute » est une traduction littérale de mea culpa, mea culpa, mea maxima culpa, locution employée dans la liturgie catholique.

[2« Chaud-froid » : sorte de préparation culinaire en usage pour la volaille. Mayonnaise (Littré).

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