Guernesey, 4 mars 1868, mercredi matin, 7 h.
Ma bonne nuit souhaite le bonjour à la tienne, mon grand petit homme, et s’informe de ta santé ce matin. Quant à moi, je me porte comme un diable et je t’aime comme un ange. Voilà mon bulletin de ce matin. Nous verrons ce que sera le tien tantôt. En attendant, je voudrais bien savoir quand nous collationnerons, Mme Chenay et moi ? J’ai une faim et une soif enragées de ta prose et de ta poésie et je commence à trouver le jeûne un peu bien long. Encore quelque temps de ce régime famélique et je passe à l’état féroce d’HUGOLINE. Ne croyez pas que j’exagère, vous vous tromperiez du tout au tout. Ce sur quoi vous ne pouvez pas vous tromper, c’est en croyant que je vous aime et que je vous adore.
BnF, Mss, NAF 16389, f. 64
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette