Paris, 12 août 1881, vendredi, 7 h. du matin
J’espère, mon pauvre bien-aimé, que ta nuit n’a pas été plus mauvaise que la mienne. Quoique j’aie très peu dormi, à peine levée, je me suis informée auprès d’Angélique comment sa pauvre maîtresse avait passé la nuit. Elle m’a répondu qu’elle a très peu dormi et beaucoup souffert, son mari l’a morphinée plusieurs fois sans beaucoup de succès. Je pense qu’il faut qu’il en soit ainsi après l’opération qu’elle vient de subir. J’espère que les médecins qui savent quels sont les effets de ces cruelles opérations constateronta tantôt le bon effet réel obtenub qui nous échappe à nous autres ignorants des effets et des causes.
Tu as plusieurs lettres intéressantes dont il faudra t’occuper en même temps que de celles de la Banque nationale de Belgique [1], la tienne et la mienne, que je te porterai tantôt quand tu seras levé. Il y a aussi une lettre de la mère Morvan à moi adressée qui me dit le mauvais état de la toiture de ma maison qu’on a réparéec sans cesse depuis vingt-cinq ans mais qui exige maintenant d’être renouveléed tout à fait pour la bonne conservation de la maison et cela avant le retour du mauvais temps. Je te porterai aussi cette lettre pour que tu décides ce que tu veux faire. En même temps je t’apporterai, pour mon compte, tout mon cœur et toute mon âme.
[Adresse]
Monsieur Victor Hugo
BnF, Mss, NAF 16402, f. 185
Transcription de Caroline Lucas assistée de Florence Naugrette
a) « constaterons ».
b) « obtenue ».
c) « réparé ».
d) « renouvellée ».