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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 26 janvier 1862, dimanche matin, 8 h. ½

Bonjour, mon cher petit bien-aimé, bonjour, je te bénis, je te souris, je t’adore. Si tu as passé une bonne nuit, si tu te portes bien et si tu m’aimes, je suis la plus heureuse des femmes et je pardonne papa. Depuis que je suis levée, je guette ta fenêtre pour saisir le moment où elle s’ouvrira pour te faire mes petits signaux joyeux et tendres ; mais jusqu’à présent rien ne bougea. « Je ne vois que le soleil qui poudroie et la Rosalie qui verdoie » [1] en regardant partir la Queen pour Jersey. Je crains fort d’être forcée de quitter la place avant de t’avoir entrevu sous ta forme la plus NATURELLE. Mais si j’étais sûre, bien sûre, absolument sûre que tu as passé une bonne nuit, je tâcherais d’avoir moins de regret et je me ferais une RAISON de cette absence complète de Toto. Malheureusement je n’en suis pas assez sûre pour ne pas craindre que tu ne sois retenu au lit par suite d’une mauvaise nuit ou d’une indisposition toujours possible, hélas ! Enfin, mon pauvre adoré, j’espère que Dieu est avec nous et qu’il ne voudra pas troubler notre bonheur par rien de triste ni de mauvais pour toi ni pour moi et que je te verrai tantôt sain, sauf, gai, heureux et béni par moi qui t’adore.

Juliette

J’ai très bien dormi et je me porte très bien.

BnF, Mss, NAF 16383, f. 25
Transcription de Brigitte Siot assistée de Florence Naugrette

a) « bouje ».

Notes

[1Citation de Barbe bleue.

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