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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 18 janvier 1862, samedi matin, 8 h.

Bonjour, mon cher petit bien-aimé, bonjour de toute la chaleur de mon cœur, la seule que j’aie en ce moment. Fichtre, cela n’est pas pour rire cette fois-ci ce que l’hiver montre ses griffes ; quoiqu’il fasse du soleil, je te conseille de ne pas t’y fier et d’agir prudemment avec ton hydrothérapie dont les poissons rouges, eux-mêmes, ne voudraient pas le matin. Mais tu t’en fichesa bien, toi, et, il est probable qu’au moment où je te fais cette morale emmitoufléeb, tu te verses des torrents d’eau sur l’échine. Je ne te vois pas mais je le devine et j’en frissonne jusque dans mes profondeurs. Tout cela ne me dit pas si tu as passé une bonne nuit et si tu te portes bien ce matin. J’en ai encore pour quelque trois heures avant de sortir de ce doute agaçant. Enfin je tâche de me persuader que tu vas aussi bien que je le désire et je me fais une sorte de tranquillité avec cela. Cher adoré petit homme, tâche de conserver ton équilibre de santé au milieu des excès de travail que tu fais tous les jours sans compter le RESTE. Prenez garde à vous, JE NE TE DIS QUE ÇA. Quant à moi je vais très très bien et je vous aime encore mieux. Je pense avec une joie anticipée au bonheur de ce soir et je me goberge d’avance de mon petit Balthazar [1] et de MA SOIRÉE ! Et je vous adore.

BnF, Mss, NAF 16383, f. 17
Transcription de Brigitte Siot assistée de Florence Naugrette

a) « tu t’en fiche ».
b) « emmitoufflée ».

Notes

[1Dîner, festin.

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