Paris, 18 nov[embre] [18]79, mardi matin, 9 h.
Cher bien-aimé, je me suis indulgée d’un sommeil frénétique et prolongé mais je ne le regrette pas puisqu’on m’affirme que tu en as fait autant de ton côté : quel bonheur ! Quel bonheur !! Quel bonheur !!! Vive la République.
Mme Lockroy a enfin écrit à sa chambrière qu’elle serait ici du 22 au 24. Qu’elle avait hâte de rentrer chez elle parce qu’elle était très souffrante [1]. À part ce dernier motif je trouve la nouvelle bonne et je m’en réjouis pour toi et pour moi. Mais en attendant, et toutea affaire cessanteb, il faut, mon cher bien-aimé, que tu écrives aujourd’hui à Mme Chenay pour la prévenir de l’arrivée de Paul Meurice afin qu’elle prépare tout pour le recevoir dignement et confortablement. Qu’elle aitc du feu tout préparé dans la chambre de Mme Alice [2], celle qu’il occupera, nécessairement, tout le temps qu’il va passer à Hauteville House. Il doit dîner ici ce soir encore car je crois qu’il partira dans le courant de cette semaine. Ma fonction de mouche du coche accomplie je reprends celle de ton adoratrice à perpétuité. Attrapéed !
[Adresse]
Monsieur Victor Hugo
BnF, Mss, NAF 16400, f. 279
Transcription d’Apolline Ponthieux assistée de Florence Naugrette
a) « tout ».
b) « cessantes ».
c) « ai ».
d) « attrappé ».