Paris, 15 août [18]79, vendredi matin, 7 h.
Cher bien-aimé, je profite d’un de tes noms patronymiquesa, Marie [1], pour te souhaiter une bonne fête où tout ce que tu aimes et tout ce que tu désires s’y trouve : la santé de tes chers petits-enfants et leur retour le plus prochain possible avec mon amour par surcroît.
Je vais écrire à Lesclide pour le prier de venir à dîner ainsi que sa belle-sœur demain et lui demander de transmettre cette invitation au couple [Bonnier ?]. Jusqu’à présent ton courrier est très peu chargé, il est vrai que nous ne sommes encore qu’à la première distribution. Dès qu’il fera jour chez toi j’irai m’informer de ta nuit que je désire, que j’espère bonne.
Pendant que j’y pense je te fais souvenir que tu n’as pas répondu à la circulaire de la Banque Nationale de Bruxelles, non plus qu’aux nombreuses lettres de demandes de livres pour des Bibliothèques Populaires Communales et pour des envois d’argent aux amnistiés [2]. Tu devrais prendre sur toi, aidéb par Lesclide, d’y répondre tout de suite. En attendant il serait heureux et nécessaire que notre cher Paul Meurice vînt le plus tôt possible pour débrouiller un peu tes affaires et répandre beaucoup de douce joie dans la maison. Moi je ne sais que t’adorer.
[Adresse]
Monsieur Victor Hugo
BnF, Mss, NAF 16400, f. 201
Transcription d’Apolline Ponthieux assistée de Florence Naugrette
a) « patronimique ».
b) « aider ».