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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 19 juillet [18]63, dimanche matin, 7 h.

Rebonjour, mon cher petit homme, que Dieu te donne tout ce que tu désires, moi je te donne mon âme pour l’éternité. J’ai vu que tu avais ouvert ta fenêtre avant six heures ce matin probablement pour rafraîchira ta chambre, laquelle, à vue de soleil, doit avoir la température d’un four à chaux. J’espère que cela ne t’aura pas empêché de passer une good nuit et de dormir comme un noir. Quant à moi, mon bien-aimé, je pionce comme une marmotte et je me porte comme on ne peut pas mieux. Si tu [illis.] autant de ton côté je CUIS la plus heureuse des femmes avec ou sans cédille. Je pense déjà à notre bonne petite promenade de tantôt et je fais force de bras et de jambes pour être PARÉE, comme disent les matelots, pour ce moment-là. J’ai déjà fait pas mal de rangement ce matin. Cela était tant plus nécessaire que tout ce qui était dans l’intérieur des meubles importés doit rester auprès de moi et à notre [usage  ?] jusqu’au déménagement définitif. Il a fallu s’ingénier beaucoup et trimer pas mal pour en venir à bout. Enfin c’est fait, ou à peu près, mais il me reste encore ma PROPRE personne à laver, à brosser, à peigner, à étriller depuis la tête jusqu’aux pieds. Tout cela se fera malgré le SAINT JOUR DU DIMANCHE et la messe de Suzanne. Pauvre Suzarde, elle a déjà lavé son escalier depuis le haut jusqu’au bas de la maison et BROSSÉ son gazon. Elle a une ardeur de balai et de savon que rien ne peut arrêter. Pour ma part, j’en suis très heureuse et je tâche qu’elle s’en aperçoive de toutes les manières. Donc, promenade aussi pour elle dans la voiture avec nous [1] et un beau cadeau en perspective quand nous reviendrons de voyage. Tout cela me fait sentir de plus que tu es la joie, le soleil, le bonheur de ma vie.

BnF, Mss, NAF 16384, f. 191
Transcription de Gérard Pouchain

a) « raffraichir ».

Notes

[1Le même jour, Victor Hugo note dans son Agenda : « 2 h. de voiture avec JJ. »

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