Université de Rouen
Cérédi - Centre d'étude et de recherche Editer-Interpréter
IRIHS - Institut de Rechercher Interdisciplinaire Homme Société
Université Paris-Sorbonne
CELLF
Obvil

Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1863 > Novembre > 30

Guernesey, 30 novembre [18]63, lundi matin, 8 h.

[illis.] bonjour, mon cher petit homme, avec tout ce qui s’en suit, corps, cœur et âme. Si j’en juge d’après ta pantomime agile et joyeuse, tu es content de ta nuit. J’espère ne pas me tromper, d’ailleurs comment ne pas bien se porter et n’être pas heureux par ce temps-ci surtout quand on est comme toi sûr d’être aimé, admiré, vénéré et adoré de l’univers entier et plus encore de moi toute seule. L’amour, c’est la santé, c’est la joie, c’est la vie, c’est le bonheur, c’est tout et je te demande de m’en rendre une petite part. Quelle belle journée encore aujourd’hui, mon cher petit homme, et comme il serait doux d’en profiter si tu n’avais pas à t’occuper des dessins de Lecanu et si je n’avais pas de mon côté besoin d’un nettoyagea à fond de ma carcasse. Cependant, si le cœur t’en dit, je laisserai tout à faire pour demain pour emboîter le pas côte à côte avec toi jusqu’à l’heure du dîner. En attendant, je m’évertue pour en avoir fini plus tôt. Tout à l’heure je compterai avec ta cuisinière, ce qui ne sera pas long. À propos de cuisinière j’ai cru devoir hier, par raison et par justice, promettre à Suzanne une augmentation de 10 F. de gages à commencer de janvier prochain. Cette huile était devenue nécessaire pour ses vieux rouages de plus en plus en activité et par conséquent de plus en plus fatigués. Ce viatique lui a paru très doux et je crois que j’en ressentirai les bons effets dans son humeur et dans son service. Il n’est que toi, mon pauvre adoré, qui aurasb un surcroît de charge à porter. Cette pensée me trouble et je regrette maintenant de l’avoir fait avant de t’avoir consulté. J’y [ai] été entraînée par des raisons que je te dirai tantôt quand je te verrai.

BnF, Mss, NAF 16384, f. 268
Transcription de Gérard Pouchain


a) « nétoyage ».
b) « aura ».

SPIP | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
(c) 2018 - www.juliettedrouet.org - CÉRÉdI (EA 3229) - Université de Rouen
Tous droits réservés.
Logo Union Europeenne