Guernesey, 15 juillet [18]67, lundi soir, 5 h. ¾
Tant pis, c’est toi qui l’as voulu. Ne t’en prends qu’à toi-même de ce second gribouillis [1], taillé comme celui de ce matin et comme tous les autres, à même mon cœur. Les virtuoses de la parole ont mille intonations pour dire : « Bonjour, [Martin ? Marton ?] ». Moi, je n’ai qu’un seul mot pour raconter toute mon âme : je t’aime. Ce mot, je te le dis à tous les instants de ma vie sans en varier la monotonie grave et douce. Je t’aime, je t’aime. [Là, ? Te ?] voilà, tout est dit. J’ai fini. Je t’aime.
BnF, Mss, NAF 16388, f. 188
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette
[Souchon, Massin]