Je t’ai quitté – mon bien-aimé – Que le souvenir de mon amour te suive et te console pendant notre séparation – Si tu savais combien je t’aime – combien tu es nécessaire à ma vie – tu n’oserais pas t’absenter un seul moment – Tu resterais toujours près de moi – ton cœur contre mon cœur, ton âme contre mon âme –
Il est onze heures du soir – Je ne t’ai pas vu – Je t’attends avec bien de l’impatience – je t’attends toujours –––a
Il me semble qu’il y a un siècle que je ne t’ai vu, que je n’ai contempléb tes traits – que je ne me suis enivrée de ton regard – Pauvre fille que je suis – Je ne te verrai probablement pas ce soir – Oh, reviens – mon âme, ma vie – reviens – Si tu savais comme je te désire – comme le souvenir de cette nuit me rend folle et impatiente de bonheur – combien je désire m’enivrer de ton haleine et de tes baisers que je savoure en extase sur ta bouche.
Mon Victor, pardonne-moic toutes mes folies, c’est encore de l’amour. Aime-moi – j’ai bien besoin de ton amour pour me sentir exister – C’est le soleil qui ranime ma vie –
Je vais me coucher – Je m’endormirai en priant pour toi – Le besoin que j’ai de ton bonheur me donne de la foi –
À toi ma dernière pensée.
À toi tous mes rêves.
Juliette
[Enveloppe]
À mon bien-aimé
BnF, Mss, NAF 16322, f. 9
Transcription de Jeanne Stranart et Véronique Cantos assistées de Florence Naugrette
[Souchon]
a) Le trait court jusqu’à la fin de la ligne.
b) « contemplée ».
c) « pardonnes moi ».