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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 20 avril 1862, dimanche, 7 h. ½

Bonjour mon grand bien-aimé, bonjour aussi grand, aussi radieux, aussi lumineux d’amour que ta gloire. Comment vas-tu ce matin, mon doux adoré ? As-tu bien, bien dormi ? S’il en est comme je l’espère et comme je le désire, je me vante sans remords d’en être au même point que toi ce matin. J’ai dormi comme un plomb toute la nuit et je me porte comme un diable. Aussi, mon cher petit homme, je me mets à votre disposition à quelque heure de la journée que ce soit, comme il n’y a pas de collation aujourd’hui, pour vaquer et divaguer à travers champs et à travers choux. Hier cela ne m’a pas été physiquementa et matériellement possibleb à cause du marché, d’autant plus important que les boutiques ne seront pas rouvertes avant deux ou trois jours. Du reste, ce n’est pas sans regrets et sans grincements de dents que je renonce trop souvent, hélas ! au bonheur de sortir avec toi. Mais une fois hors de la plus grosse presse, je m’accroche à toi et je ne te lâche plus ni jour, ni nuit, ni ici, ni là, ni partout, ni ailleurs et nous verrons quelle mine vous ferez. En attendant, mon cher adoré, je te donne mon cœur, mon âme et le reste s’il en reste.

BnF, Mss, NAF 16383, f. 99
Transcription de Julia Wahl assistée de Florence Naugrette

a) « phisiquement ».
b) « impossible ».

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