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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 29 janvier 1861, mardi matin, 9 h.

Bonjour, mon adoré petit homme, bonjour avec tout mon cœur et toute mon âme. Comment as-tu passé la nuit ? Comment se comportent les pilules ce matin ? Es-tu content d’elles et de toi ? Comment va ta gorge ? J’espère que tout va bien et à l’unisson du BIeau temps qui n’a jamais été plus doux et plus souriant aux humains que ce matin. Que tu ailles bien et je serai la plus heureuse des femmes et des Juju passées, présentes et futures, quoique j’ai encore très peu et très mal dormi. Mais moi j’y suis faite, « c’est mon sort ordinaire » [1], comme le brait l’académicien Scribe et je ne m’en porte pas plus mal pour cela, au contraire, témoin ce matin où je me sens une faim CANICHE à tout dévorer. Prenez garde à vous, Toto ! Cher bien-aimé, j’espère que mes âneries auront plus d’à-propos que celles de l’autre jour et que tu m’apporteras ta bonne petite tête souriante et rayonnante de santé tout à l’heure et que je pourrai la baiser et rebaiser sans tristesse et sans remords. En attendant, je t’aime de toutes mes forces.

BnF, Mss, NAF 16382, f. 27
Transcription d’Amandine Chambard assistée de Florence Naugrette

a) « passés ».
b) « ou »

Notes

[1Citation du vaudeville de Scribe et Dupin Michel et Christine. Stanislas chante : « C’est mon sort ordinaire : / Un vieux soldat doit souffrir et se taire / Sans murmurer ».

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