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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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15 mai 1882

Paris, 15 mai 1882, lundi matin, 8 h.

Cher trop aimé, j’aurais pu comme toi, peut-être, passer une très bonne nuit si je n’avais pas eu depuis hier un souci que je croyais ne devoir jamais revenir ; et dans l’état de santé où je suis il n’en a pas fallu davantage pour m’empêcher de dormir tranquillement. Combien de temps durera ce supplice renouveléa de mes plus mauvais jours ? Toi seul peuxb en désigner la fin ou en prolonger l’ennui. En attendant je tiens à ta disposition une lettre de Mlle Eugénie Guinault qui demande àc rentrer en grâce et qui te demande d’apostiller sa demande d’entrée à la Société des Gens de Lettres. Il me semble que Lockroy aurait pu suffired à la tâche autant et plus que toi au dire de la belle. Enfin pourvu que cela ne dépasse pas les bornes d’une signature une fois donnée je consens à me prêter à ce rôle ridicule d’idiote et de dupe que j’ai joué à mon insu beaucoup trop longtemps [1]. Je te supplie de me laisser vivre en paix auprès de toi si tu peux. Sinon séparons-nous en honnêtes gens que nous sommes.

[Adresse]
Monsieur Victor Hugo

BnF, Mss, NAF 16403, f. 84
Transcription d’Yves Debroise assisté de Florence Naugrette


a) « renouvellé ».
b) « peut ».
c) « en »

Notes

[1En 1879 déjà, Juliette avait fait reproche à Hugo de sa complaisance pour Eugénie Guinault : « tu l’as tout osculée (oscula) des pieds à la tête et de la tête aux pieds », lui écrivait-elle le 21 juin 1879.

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