Paris, 11 mai 1882, jeudi matin, 8 h.
Dieu soit loué, mon cher petit homme, d’avoir permis que tout se soit si bien passé à cette fête [1] hier soir. Je craignais le chapitre des incidents et des accidents toujours si imminents dans les grandes réunions politiques… et autres. Heureusement tout s’est borné à l’écrabouillement de mon fiacre par une charrette affolée, peu de chosesa, en somme. Je suis avide de lire par le menu le compte-rendu de cette soirée intéressante. Je me dépêche à faire mes affaires de ménage pour me livrer à la joie de compter les applaudissements qui ont accueillia ton speechc. Je te donne avis qu’il y a séance publique aujourd’hui à deux heures au Sénat et qu’il fait un temps exquis. Autre chose encore : Mme Chenay [2], Mme Chenay, Mme Chenay ! Voyons, un peu de courage à la plume et un peu de main à la poche, ça n’est pas plus malin que ça. En attendant, je te souris, je t’aime et je te bénis corps, cœur et âme.
[Adresse]
Monsieur Victor Hugo
BnF, Mss, NAF 16403, f. 80
Transcription d’Yves Debroise assisté de Florence Naugrette
a) « chose ».
b) « accueillis ».
c) « speach ».