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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 5 octobre 1858, mardi matin, 7 h.

Bonjour, mon doux bien-aimé, bonjour, mon grand éprouvé, bonjour mon inébranlable martyr, bonjour, je te bénis, je t’admire, je t’adore. J’espère que l’occasion se présentera aujourd’hui de parler à ton bon Charlot et de couler à fond la mauvaise pensée qui t’attriste. Je suis sûre que tout s’éclaircira à ta grande et juste satisfaction au premier mot d’explication, car ce ne sont pas seulement des intelligences que tu as autour de toi, ce sont aussi et encore plus des cœurs qui t’aiment, qui te vénèrent, qui t’admirent, et qui t’adorent. Je le sais, je le sens et j’en réponds par le mien même. C’est pour cela que j’ai hâte que tu parles à ton Charles le plus tôt possible. Pauvre bien-aimé, il m’est impossible de te savoir triste ou souffrant et je ne sais pas ce que je ferais pour essayer de te guérir et de te rendre heureux. J’espère que toutes ces agitations ne t’auront pas empêché de passer une bonne nuit ? Tâche de m’apporter de tes chères bonnes nouvelles de bonne heure ce matin. En attendant, je te donne mon cœur à l’AZARde ma plume qui n’y entend pas malice ainsi que tu peux le voir trop souvent. Et puis je te défends d’être triste et malheureux ou je te ficherai des BONS coups.

Bnf, Mss, NAF16379, f. 282
Transcription d’Anne-Sophie Lancel assistée de Florence Naugrette
[Souchon, Massin]

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