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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 6 septembre 1858, lundi matin, 7 h. ½

Bonjour, mon bien-aimé, bonjour. Comment as-tu passé la nuit et comment se comporte ton nouveau bobo ce matin, mon pauvre petit homme ? Le docteur m’a dit qu’il était d’avis qu’on l’incisât aujourd’hui pour l’empêcher de se développer. Il m’a même dit de tenir le reste du chloroforme prêt dans le cas où il serait utile de s’en servir pour t’épargner de trop grandes souffrances. Tout cela n’est pas gai, mon pauvre adoré, après t’avoir cru quitte de tous tes maux supportés avec tant de courage et de patience. J’en suis probablement plus triste et plus tourmentée que cela ne vaut car le docteur affirme que cela ne sera rien qu’un bobo passager, mais c’est encore beaucoup trop après tout ce que tu as souffert. Je voudrais être à tantôt pour savoir comment tout s’est passé et voir comment tu te trouves de cette nouvelle opération. Je crains qu’elle ne te fatigue beaucoup, mon pauvre doux et courageux patient. J’attends avec une impatience inquiète de tes chères nouvelles. Tâche de m’en envoyer par quelqu’un si tu ne peux pas venir tout de suite après l’incision. Ne fais pas d’imprudence, même pour me rassurer. Soigne-toi, ménage-toi, ne te fatigue pas avec tes ouvriers aujourd’hui. Pense à moi un peu et aime moi trop pour que ce soit à peine assez pour mon cœur insatiable. Moi je t’adore de toute mon âme.

Bnf, Mss, NAF 16379, f. 254
Transcription d’Anne-Sophie Lancel assistée de Florence Naugrette

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