23 avril 1879

Paris, 23 avril [18]79, mercredi matin, 11 h.

C’est aujourd’hui la fête de ton cher petit Georges, mon grand bien-aimé, il faut que ce soit aussi la nôtre en l’aimant encore plus, si c’est possible, et en nous aimant de toute la force de nos cœurs et de nos âmes comme autrefois. Le temps est malheureusement trop mauvais et nous demeurons trop loin pour improviser un petit régal de circonstance en l’honneur de cette petite fête-là ce soir. Si j’y avais pensé plus tôt je me serais munie de toutes sortes de petites victuailles^a gaies et sucrées mais, je le répète, à cette distance et par ce temps il n’y a pas moyen de réaliser ce projet. Autre guitare, Louis [1] est venu me voir et m’apporter des nouvelles de ses parents qui vont très bien tous les deux et qui se rappellent à [mon ? ton ?] bon souvenir. Il venait aussi me prier de lui permettre de venir dîner avec nous, non dimanche prochain, mais l’autre dimanche suivant. Il m’a prié, encore, de t’offrir ses respectueux hommages ainsi que ceux de sa femme ce que je fais en y ajoutant tout ce que j’ai de meilleur dans le cœur pour toi : admiration, vénération et adoration. Je te souris et je te bénis.

[Adresse]
Monsieur Victor Hugo

BnF, Mss, NAF, 16400, f. 109
Transcription de Chantal Brière