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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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5 août 1858

Guernesey, 5 août 1858, jeudi, 7 h. du m[atin]

Bonjour, mon cher petit REVENU, bonjour, mon amour béni, bonjour depuis ta belle tête pâlie par la souffrance jusqu’à tes chers petits pieds endoloris par l’inaction. J’espère que ta chère petite visite chez moi ne t’aura pas trop fatigué et que tu n’en auras pas moins passé une très bonne nuit. Kesler m’a dit hier au soir que ton pansement s’étaita très bien passé et que le docteur était on ne peut pas plus content de ton état général et de ta plaie en particulier. Il disait qu’il se croyait sûr que tu passerais une bonne nuit. Pour que cette douce et rassurante prédiction ait tout son effet, j’ai prié Dieu de compléter mon bonheur de la journée d’hier par une nuit de repos parfait pour toi et puis je t’ai aimé avec tout mon cœur et toute mon âme pour en faire un divin baumeb de santé et de vie pour toi.

BnF, Mss, NAF 16379, f. 210
Transcription d’Anne-Sophie Lancel, assistée de Florence Naugrette

a) « c’était ».
b) « beaume ».


Guernesey, 5 août 1858, jeudi, 7 h. du soir

Cher adoré, quel homme de douceur ineffable tu es, quelle patience angélique tu conserves dans toutes les cruelles épreuves de ta maladie. D’y penser, mon cœur se fond de pitié et d’admiration, mes entrailles sont émues en songeant à tes longues souffrances, je voudrais répandre mon âme sur tes pieds. J’espère que tu vas bien dormir cette nuit, mon cher petit convalescent. Je vais faire ma prière tout à l’heure pour que le bon Dieu te donne une bonne nuit, j’espère qu’il m’exaucera. En attendant, je regrette que le bon docteur ait interrompu ses bulletins malgré le mieux convaincant dont je suis témoin depuis deux jours. Mais c’était si rassurant et si doux pour moi de savoir par le docteur tous les matins les progrès du mieux de la nuit que je vais être bien privée demain matin quand ce bon bulletin me manquera. Hâte-toi de guérir mon bien-aimé, pour m’apporter toi-même les nouvelles de ta santé qui est ma vie. Bonsoir cher adoré, dors bien, je t’aime.

BnF, Mss, NAF 16379, f. 211
Transcription d’Anne-Sophie Lancel, assistée de Florence Naugrette

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