Paris, 1er février [1879], mois béni [1], samedi matin, 8 h.
Cher bien-aimé, sois béni doublement en l’honneur du 1er jour du mois de ton anniversaire glorieux et radieux. Je me retiens d’aller te porter de bouche toutes les tendresses dont mon cœur déborde pour ne pas troubler ton sommeil de la matinée. Je sais par Mariette que ta nuit a été bonne, j’espère qu’elle ne se trompe pas. Je joins ici la petite liste de ce que tu as coutume de payer tous les premiers du mois sans préjudice de ce qu’il faut que tu me donnes pour la dépense de la maison. Et à ce propos, si je ne suis pas dérangée dans la journée, je te donne tout à la fois les comptes détaillés du mois de décembre (qui est tout prêt) et de janvier qui le sera, prêt, tantôt.
Il est venu quatre billets pour la réception de Renan [2] jeudi prochain. Deux billets place du centre. Deux billets tribune du nord. Tu décideras quels sont ceux que tu veux que je garde et j’inviterai Louis [3] à m’accompagner. Je crains que ton absence de costumes ne soit fort remarquée et commentée. Est-ce qu’il n’y aurait pas moyen d’en avoir un pour ce jour-là ??? Quant à moi je ne t’en parle que par conscience mais au fond cela m’est égal. T’aimer et être aimée de toi sont les deux seuls soucis de ma vie.
[Adresse]
Monsieur Victor Hugo
BnF, Mss, NAF 16400, f. 33
Transcription de Chantal Brière
1er février 1879
Échéance de ce jour :
mois de Mme Lockroy 1.125 f.
mois d’Henriette 35 f.
mois de Mariette qui écherraa le quinze 35 f.
mois de Rosalie échu ce jour 50 f.
mois de Boullet coiffeur échu ce jour 35 f.
1.280 f.
BnF, Mss, NAF 16400, f. 34
Transcription de Chantal Brière
a) « échèra ».