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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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8 juin 1878

Paris, 8 juin [18]78, samedi soir, 5 h.

Cher bien-aimé, mon cœur et ma pensée sont en quête de toi dès que mes yeux t’ont perdu de vue et mon âme furète dans toutes les hypothèsesa pour tâcher de découvrir où tu es, ce que tu fais, ce que tu penses, ce que tu dis et qui tu aimes. Dans ce moment-ci, même, pendant que le vieux Médard [1] se livre là-haut à des actions malséantes, peut-être te livres tu, toi, à quelque nouvel éreintement de cléricaux et de droitiers [2] ? Cette occupation assainissante et amusante tout à la fois me donne le regret bien vif de ne pas prendre ma part de ce bonheur de visu et d’auditu. Heureusement que Le Rappel [3] est un fidèleb reporter des sublimes raclées que tu distribuesc sur les vieilles échines réactionnaires qui ont l’imprudence de se frotter à toi et que je lirai tout au long demain ce qui s’est passé au Sénat aujourd’hui… s’il s’est passé quelque chose. That is the question ? En attendant je t’adore tout cœur dehors.

BnF, Mss, NAF, 16399, f. 151
Transcription de Chantal Brière

a) « hippotèses ».
b) « fidel ».
c) « distribue ».

Notes

[1Saint Médard, « saint pluvieux », souvent invoqué dans la météorologie.

[2Allusion à la réponse violente de Hugo à l’évêque Dupanloup, publiée dans Le Rappel le 3 juin.

[3Quotidien fondé en mai 1869 par Victor Hugo, ses fils, Auguste Vacquerie, Paul Meurice et Henri Rochefort.

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