Paris, 5 juin [18]78, mercredi soir, 3 h. ½
Il m’a paru, mon cher petit homme, que notre cher Meurice avait quelque chose de particulier à te dire, c’est pourquoi je suis venue discrètement me réfugier dans ma chambre en attendant qu’il ait fini. J’en profiterai pour m’habiller si, comme je l’espère, tu veux me faire sortir. Maintenant, mon pauvre cher grand homme, au risque d’importunité, je te prie de me conduire à Saint-Mandé avant le 21 de ce mois [1]. Outre le besoin que j’ai de revoir cette pauvre tombe, qui sera bientôt la mienne, j’ai à en payer l’annuité de 24 francs. Je te prie donc, mon cher bien-aimé, de me donner cette double satisfaction la première fois que tu pourras m’accorder deux heures de ton temps. Tâche que ce soit le plus tôt possible je t’en serai bien reconnaissante.
Tu sais que je me suis assurée hier que je n’avais pas le papier pour le dessin de Saint-Victor. Je pense qu’il doit être chez toi là-haut dans le tas. Heureusement que tu n’as pas besoin de cet auxiliairea pour faire ce qu’il te plaira et je voudrais bien que [ce fût pour moi ?]. L’envie est permise dans ce cas-ci et je n’ai pas de honte de m’y livrer pas plus que je n’ai honte de t’adorer à quatre pattes.
BnF, Mss, NAF, 16399, f. 148
Transcription de Chantal Brière
a) « auxilliaire ».