13 janvier 1878

Paris, 13 janvier [18]78, dimanche soir

Il faut pourtant, mon cher bien-aimé, que je te prie de faire quelque attention aux chiffres que je vais faire passer sous tes yeux ; d’abord la dépense extra qui n’a rien à faire avec la dépense de la table et du menu entretien de la maison.
Dépense extra ................................................ 6083 F. - 45
Dépense de la maison pour treize jours ............1205 F.
J’ai reçu en tout ............................................. 7288 F. - 45
J’ai donc dépensé un peu moins de cent francs par jour pour la maison proprement dite. Depuis un an il s’est ajouté à ta famille Lockroy ............
sa servante et ses chiens plus une servante ou ouvrière supplémentaire pour le ménage Lockroy. Moi-même je suis forcée souvent à cause de notre table de douze et de quatorze couverts de prendre un auxiliaire que je paye et que je nourris. Tout cela mon cher bien-aimé t’explique ce que devient l’argent que tu me confies mais le remède à cette dépense serait dans la diminution de tes convives, dans la suppression de ta buvette. Quant à moi, personnellement, je ne peux pas faire mieux que ce que je fais et je suis bien triste et bien humiliée quand tu parais en douter. Cela ne m’empêche pas de t’aimer mais cela m’ôte tout courage pour continuer. Une autre ferait^a peut-être mieux c’est à toi de voir. Moi, je te le répète, je ne peux pas faire mieux.

Collection particulière / MLM / Paris, 62260 0061/0063
Transcription de Gérard Pouchain
[Charpentreau]

a) « ferais ».