Paris, 21 février [18]78, jeudi matin, 11 h.
Cher bien-aimé, merci de ta bonne sollicitude pour moi, je t’adore, et j’ai passé une très bonne nuit. Ma potion a fait merveille et je vais presque tout à fait bien ce matin. Malheureusement il n’en esta pas tout à fait de même pour la pauvre Mme Alice qui s’est trouvée mal ce matin ; la syncope a duré longtemps à ce qu’il paraît. J’espère que c’est la fin de son mal de gorge et qu’elle sera beaucoup mieux tantôt. Quant à toi, mon ineffable grand bien-aimé, je sais que tu vas bien et je pense que tu pourras te dispenser d’aller au Sénat aujourd’hui car tu n’as aucune convocation d’urgence qui t’y force. Tu pourras donc disposer à ton gré de ta journée tout entière : quel bonheur ! Ernest Lefèvre m’a écrit pour s’excuser auprès de toi et de moi de ne pas venir ce soir : AFFAIRE de… MUNICIPALITÉ. Moi je t’écris pour m’excuser de t’aimer trop, ne pouvant t’aimer moins. Je t’adore.
BnF, Mss, NAF, 16399, f. 50
Transcription de Chantal Brière
a) « n’est ».