Paris, 19 février [18]78, mardi matin, 11 h.
Tu n’auras pas bien beau temps pour aller à Versailles aujourd’hui, mon pauvre grand bien-aimé, il est vrai que pour la besogne qu’on t’y fera faire il n’y a pas besoin de soleil. Malgré cela je regrette que mes misères me retiennent au rivage car j’aurais bien désiré pouvoir t’y accompagner à ce Sénat du diable où tout se fait de travers : les Ventavon [1] et les [Frortou ?] compris. Mais mon fichu rhume qui va toujours en empirant m’empêche absolument de sortir. Je m’estimerai heureuse si j’esquive un seconda vésicatoire lavé à l’huile de crotonb [2] entre les deux épaules cette fois-ci, c’est ce dont je serai sûre ce soir après la consultation que me donnera Émile Allix avant le dîner. Jusque là, je me borne à tousser comme une malheureuse et à souffrir entre les deux épaules. Quant à toi, mon grand bien-aimé, continue d’être en bonne santé et le plus glorieux et le meilleur et le plus sublime et le plus divin des hommes que j’adore à deux genoux.
BnF, Mss, NAF, 16399, f. 48
Transcription de Chantal Brière
a) « secon ».
b) « crotonne ».